La CGT et la Culture

Publié le par drancy

LA SAISON culturelle à Drancy s’ouvre aujourd’hui dans une atmosphère pesante.

A l’initiative de la CGT et d’un comité de soutien regroupant enseignants et élèves du conservatoire municipal, un rassemblement est organisé à 14 heures à l’entrée de l’espace culturel pour dénoncer le licenciement pour " faute grave " d’un professeur d’art dramatique, Gérard Müller. L’objectif est aussi de clamer haut et fort que " la culture est en danger " depuis que Jean-Christophe Lagarde (UDF) est maire. L’enseignant remercié mi-juillet dit ne pas comprendre quelle faute il a bien pu commettre pour que l’on se sépare de lui après douze ans, et après avoir reçu cette année une prime. Le maire assure n’avoir rien d’autre à lui reprocher qu’un " manquement à son obligation de réserve " lors du dernier festival de théâtre Mai en scène. Ce soir-là, les élèves de Gérard Müller ont lu une pétition réclamant la titularisation de leur prof et lui ont demandé d’en dire deux mots sur scène.

Pour le maire, " Banlieues Bleues ne profitait qu’aux Parisiens "

L’enseignant assure ne pas avoir mis en cause les élus. Ce n’est pas l’avis du maire, qui dit appliquer la loi " comme pour tout employé de la fonction publique territoriale ".

" C’est un prétexte, mais aussi un exemple de la politique de précarisation et de casse culturelle à Drancy ", estime Henri Tamar, secrétaire général des territoriaux CGT, qui conteste ce licenciement au tribunal administratif. Comme le PC lors d’un conseil municipal en juin, le syndicat accuse le maire d’avoir " viré " trois compagnies de théâtre en résidence, dont le Créa et la Fox Cie, le festival de jazz Banlieues Bleues, six autres enseignants du conservatoire… "

La Fox n’a pas accepté nos propositions de relogement, rétorque Jean-Christophe Lagarde, le Créa est parti de lui-même, ce que je regrette, comme la majorité des professeurs du conservatoire. " En revanche, l’élu assume totalement la fin des concerts de Banlieues Bleues — " cela nous coûtait très cher et ne profitait qu’à une poignée de spectateurs parisiens ". " La culture s’est bel et bien développée à Drancy mais au profit des habitants, dit-il. La fréquentation de la médiathèque a doublé, les abonnés de la saison culturelle ont été multipliés par sept, Patrice Laffont et Pierre Bellemare ont créé leur spectacle chez nous, le cinéma municipal marche fort… Pour moi, c’est ce qui compte. "

Parisien du 17 septembre 2005

Publié dans drancy

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article